Carmen Bernand vient de publier un essai (1) sur l’origine des musiques de l’Amérique latine. Avec l’érudition et la rigueur qui caractérisent ses ouvrages, elle a bâti un panorama de l’histoire des musiques populaires dans le continent Ibéro-Américain, depuis le Moyen-Age jusqu’aux temps contemporains et ses enregistrements sonores sur les disques vinyle. Pour expliquer la naissance des musiques latino-américaines, l’historienne puise dans les sources ibériques et africaines. Le sous-titre « Passion, subversion et déraison » pourrait être la formule pour définir l’époque comprise entre l’irruption des Espagnols et des Portugais dans le sous-continent et, les despotes et démocraties instables après l’indépendance. Les deux grandes inventions musicales du XXe siècle, le jazz et la musique latine, sont nées dans les Amériques. Dans le fragment que nous publions, on cite souvent les noms, devenus des mythes, de l’actrice et chanteuse brésilienne Carmen Miranda, de l’acteur mexicain Jorge Negrete, du chanteur argentin des tangos Carlos Gardel et du chef d’orchestre cubain Xavier Cugat si lié à Hollywood. L’ouvrage manquait non seulement pour les musicologues mais pour les lecteurs voulant approfondir leurs connaissances sur les musiques populaires latino-américaines. L’apport de Carmen Bernand est immense et mérite une plus grande diffusion.
(1) Genèse des musiques d'Amérique latine, Editions Fayard, Paris, 2013. ISBN 978-2-213-63118-9.