Arte
1 8 2002
Morceaux de mythologies par Dan Loaiza.
Ce sont des vestiges de mythologies venus de l'inconscient de ce jeune peintre bolivien qui sont bien présents dans son travail plastique. Pastor Berrios Herrera a vécu son enfance à Oruro, en Bolivie. Par une contradiction sud-américaine ses études aux Beaux-arts de Oruro ont été classiques, ce qui ne l’a pas aidé à résoudre sa problématique en tant que peintre. L’artiste va ensuite à Buenos Aires où il explore dans ce grand laboratoire du métissage de cultures, une parcelle de son langage et de son champ formel. Il y poursuivra des études pour enseigner les arts. De là surgissent pendant une dizaine d'années des formes, structures et symboles dans la recherche de l'équilibre nécessaire entre la mémoire précolombienne et la réalité de notre présent qui est celle de l’inévitable dilution culturelle (criollizacion selon Edouard Glissant). Pastor Berrios travaille ses tableaux en s'aidant d'une palette de couleurs chargée d’une très grande émotion et rattachée à ses propres valeurs culturelles. A partir des gris, il fixe la profondeur en faisant apparaître plusieurs impacts colorés, qui donnent à ses toiles une épaisseur tridimensionnelle. Ce sont les détails d'un espace aux dimensions surhumaines. L’artiste s’inspire de la peinture bolivienne, des peintres comme Alberto Medina, mais aussi les recherches de l'anthropologue Raul Guerra. Il touche aussi l’aspect du microcosme comme le Vénézuélien Mauro Mejiaz. Dans ce lieu d'action, il réussit un équilibre, et l'emmène à l’échelle humaine. Il ouvre ainsi son champ d'action à nos yeux. Il maîtrise ce formidable exploit, car son seul but est d’enrichir nos ressources cognitives et de provoquer un impact émotionnel dans notre réalité. Pastor Berrios Herrera peint aussi l’héritage des anciennes civilisations avant l'arrivée des Espagnols, celle d’avant l'arrimage des bateaux dans les ports. Mais ce choix ne concerne que le parcours solitaire de cet artiste qui a fuit les enseignements trop "classiques". Il a trouvé son propre langage dans l’enseignement de son maître Ponciano Cárdenas. Les toiles de l’artiste posent le problème de la distance, celui de trouver le chaînon manquant de notre mémoire. Certaines de ses formes sont presque intimidantes, comme des chasseurs de rêves en action ou au repos, illustrant tous les grands mythes de la culture andine. Preuve d'une connaissance onirique, d'une logique dans l'ordre des choses, il s'inspire du cycle biologique, celui de l'humain et celui des espèces. Sa recherche semble avoir trouvé le chaînon d'une suite, celle du défi de la conscience. Lorsque, selon les croyances amérindiennes, on rend hommage à la Pachamama, à la terre, en versant quelques gouttes de vin avant de boire son verre, c'est pour rétablir le cycle de la vie. De la même manière, quand l’artiste s'apprête à peindre un tableau il le fait avec sa meilleure intention. Le cycle n'est pas ainsi seulement celui de la vie mais il accomplit aussi la destinée de notre mémoire. galería
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